Rio Tinto va recevoir 222 millions des contribuables. Or, son président du conseil est un proche du Parti libéral.
Le gouvernement de Justin Trudeau vient d’annoncer qu’il allait allonger 222 millions de dollars pour aider la compagnie Rio Tinto à améliorer ses installations de Sorel-Tracy afin de les rendre plus conformes aux normes environnementales. Et encore, le ministre de l’Innovation, des Sciences et de l’Industrie, François-Philippe Champagne, a laissé entendre que d’autres enveloppes pourraient être remises à la compagnie milliardaire.
Pourquoi Rio Tinto a-t-elle besoin de l’aide des contribuables? En 2021, l’entreprise australienne a réalisé un bénéfice annuel net record de 21,4 milliards. Ses actifs pour la même année s’établissaient à 102,8 milliards. Alors, répétons la question : pourquoi Rio Tinto a-t-elle besoin de l’aide des contribuables?
En fait, l’entreprise aurait pu elle-même fournir les fonds pour verdir son usine de Sorel-Tracy. Mais quand on a des amis en politique, autant en profiter. Des amis?
Le président du conseil d’administration de Rio Tinto n’est en effet pas un inconnu chez les libéraux. Il s’agit de Dominic Barton. Barton a amorcé sa carrière chez Mckinsey, l’endroit par excellence pour se forger une énorme banque de contacts en politique. J’en ai longuement parlé dans cet article.
Sous les libéraux de Justin Trudeau, l’homme a été président du Conseil consultatif sur la croissance économique en 2017. Deux ans plus tard, Justin Trudeau le nommait ambassadeur du Canada en Chine, un poste qu’il a laissé tomber en décembre dernier. Au même moment, le Globe and Mail rapportait que Barton avait négocié son nouvel emploi chez Rio Tinto alors qu’il était encore en place à titre d’ambassadeur, ce qui contrevient aux règles en matière de conflit d’intérêts.
Nul doute que quelques coups de téléphone de Barton ont aidé à faire pleuvoir les millions de dollars des contribuables sur la tête des dirigeants de Rio Tinto. Un crime organisé?
Sources
Le Journal de Montréal, Rio Tinto, The Globe and Mail, Wikipedia