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En plein Noël, le PM Justin Trudeau et deux chefs de partis d’opposition ont pris part à une conférence controversée.

En pleine période des fêtes, trois chefs politiques du Canada, soit le premier ministre lui-même, Justin Trudeau, ainsi que le chef du Parti conservateur, Erin O’Toole, et le leader du Nouveau Parti démocratique, Jagmeet Singh, ont participé à une conférence virtuelle où se sont aussi retrouvés des personnalités radicales du monde islamiste. La conférence en ligne, commanditée principalement par Islamic Relief Canada et la Muslim Students Association, s’appelle Reviving the Islamist Spirit (RIS) et s’est déroulée les 25 et 26 décembre.

Chaque année, Reviving the Islamist Spirit invite une panoplie de plénipotentiaires du monde islamiste et la conférence de cette année n’a pas fait exception à la règle. Or, d‘après les messages envoyés sur Twitter par la RIS, Erin O’Toole et Jagmeet Singh y ont prononcé une allocution à distance le 25 décembre, soit la journée même de Noël (voir ce message et celui-ci). Justin Trudeau, lui, semble y être apparu le 26 (voir ce lien), toujours à distance en raison de la pandémie.

Chez les conférenciers invités à la RIS et qui méritent une attention particulière figurent Maulana Tariq Jameel, Zaid Shakir, Yahya Rhodus, Hussain Kamani, Abdul Nasir Jangda et Siraj Wahhaj. Tous étaient présents ces derniers jours à la conférence virtuelle, ce qui a été confirmé par la RIS elle-même sur Twitter (voir les sources à la fin de cet article).

Le premier conférencier qui nous intéresse, Maulana Tariq Jameel, est un prédicateur pakistanais qui a fait parler de lui en avril 2020 lorsqu’il a attribué l’émergence de la pandémie et la propagation du COVID-19 à « l’impudeur des femmes ». À cet égard, il a déclaré : « Quand la fille d’un musulman pratique l’impudeur et que la jeunesse se livre à l’immoralité, alors le tourment d’Allah est pour une telle nation ».

Plus tard dans l’année, Jameel a exhorté le monde islamiste à rejoindre le mouvement de boycottage de produits français qui a suivi la déclaration du premier ministre sur l’islam politique. Souvenons-nous qu’en octobre 2020, Emmanuel Macron s’était engagé à lutter contre le « séparatisme islamiste » qui, selon lui, menaçait d’exercer son emprise sur certaines communautés musulmanes en France. Son gouvernement a par ailleurs présenté en décembre un projet de loi pour renforcer une loi de 1905 qui séparait officiellement l’Église et l’État en France.

Le deuxième conférencier qui nous intéresse, l’imam Zaid Shakir, est un universitaire musulman américain et cofondateur du Zaytuna College à Berkeley, en Californie. Shakir en a appelé au « développement d’un groupe central engagé dans l’objectif ultime d’établir l’islam et la charia en Amérique ». Il a surtout mis en garde les musulmans contre toute relation d’amitié avec les Juifs et les chrétiens.

Le troisième, Yahya Rhodus, avait refusé en 2004 de dénoncer Oussama bin Laden, affirmant qu’il était « un peu offensant pour nous de parler en mal de quelqu’un dans son dos ». Il avait aussi refusé de condamner explicitement Al-Qaida.

Le quatrième, Hussain Kamani, prétend quant à lui que les hommes musulmans peuvent satisfaire n’importe quel désir sexuel « avec une esclave qui lui appartient ». Lorsque les maris musulmans apprennent à « former leurs femmes », les battre, soutient Kamani, ne devrait être qu’une « dernière mesure ». Kamani n’est pas le seul de son clan, puisqu’un autre participant à la conférence, Abdul Nasir Jangda, défend aussi l’esclavage sexuel féminin et prône la peine de mort pour apostasie. À noter que Jangda et Maulana Tariq Jameel sont de l’école du déobandi, celle-là même qui a mis au monde les talibans.

Le dernier, Siraj Wahhaj, est membre des Frères musulmans. Il avait été désigné co-conspirateur non inculpé dans le procès pour l’attentat à la voiture piégée contre le World Trade Center en 1993. En 2014, la GRC avait ordonné à sa division du Manitoba de se dissocier d’un guide du Conseil national des musulmans canadiens (CNMC) qui endossait Wahhaj.

Au moins cinq participants à Reviving the Islamist Spirit 2021, soit Zaid Shakir, Abdul Nasir Jangda, Abu Ammaar Yasir Qadhi, Dalia Mogahed et Hussain Kamani, sont membres de l’Islamic Society of North America (ISNA).

Pour ceux qui ne savent rien de l’ISNA, il s’agit d’une organisation islamiste qui a été déchue de son statut d’organisme de bienfaisance par l’Agence du revenu du Canada (ARC), qui, dans le même temps, lui a infligé une amende de 550 000 $ pour avoir transféré 136 000 $ aux Hizbul Mujahideen, un groupe terroriste de la région du Cachemire.

Trois affiliés d’ISNA-Canada, l’ISNA Development Foundation, l’ISNA Islamic Services of Canada et la Canadian Islamic Trust Foundation (CITF), ont également été déchus de leur statut d’organisme de bienfaisance par l’ARC. L’ISNA Development Foundation a été sanctionnée en septembre 2013 pour avoir acheminé 282 000 dollars au Jamaat-e-Islami, une organisation pakistanaise créée par les Frères musulmans et classée comme entité terroriste par l’Union européenne.

Aux États-Unis, l’ISNA a été désignée par le département de la Justice comme co-conspiratrice non inculpée lors d’un procès en 2007 contre la Holy Land Foundation for Relief and Development (HLF), à Dallas.

Reviving the Islamist Spirit (RIS) se déroule chaque année à Toronto depuis 2003, mais de façon virtuelle depuis l’an dernier, où Justin Trudeau et Jagmeet Singh s’y étaient aussi exprimés, tout comme le député conservateur Garnett Genhuis.


Sources

Eric Pilon #1, #2, Islamist Watch #1, #2, #3, ISNA #1, #2, #3, #4, #5, RIS, Twitter #1, #2, #3, #4, #5, #6, #7, #8, #9, #10, #11

 

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