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PCU : 5,3 milliards payés en trop, des riches qui s’enrichissent. Des scandales par-dessus scandales.

En avril 2021, les médias rapportaient que le ministère de l’Emploi à Ottawa avait versé 500 millions de dollars dans le cadre de la Prestation canadienne d’urgence (PCU) à des personnes qui n’étaient pas admissibles au programme. Depuis lors, le chiffre a pris des proportions gigantesques : 5,3 milliards auraient été versés en trop, si l’on doit croire le média en ligne Blacklock’s Reporter.

En avril 2020, soit quelques semaines après la création de la PCU, le Directeur parlementaire du budget estimait que le programme allait coûter 35,5 milliards. On sait aujourd’hui qu’il a coûté plus du double, c’est-à-dire 74 milliards. Ce scandale n’est cependant pas le seul à s’être pointé sur les radars du gouvernement Trudeau.

Des riches bien heureux

On a su par exemple que les mieux nantis avaient été les plus grands bénéficiaires de l’aide d’Ottawa en temps de pandémie. Chacune des familles canadiennes faisant partie des 20 % les plus riches aurait reçu en moyenne 6 728 $ tirés des divers programmes d’aide d’urgence mis sur pied par le gouvernement Trudeau en mars 2020, selon le National Post. Les ménages aux revenus les plus faibles auraient quant à eux reçu en moyenne 4 097 $ des mêmes programmes.

Parmi les riches qui ont obtenu des faveurs d’Ottawa en 2020 figurent, bien évidemment, de grandes entreprises. Casino Rama, par exemple, a reçu 200 millions des fonds de secours d’Ottawa seulement en 2020. SNC-Lavalin, 150 millions pour la même période. Bell Canada a quant à elle obtenu 122 millions, malgré que la compagnie eût annoncé une augmentation des versements de dividendes aux actionnaires grâce à un bilan financier positif.

Lumenpulse et Lion, appartenant en partie à Power Corporation, ont aussi eu leur part du gâteau. Lumenpulse, une firme d’éclairage, a bénéficié d’une « intervention financière » de 10,2 millions $ dans le cadre du Programme d’action concertée temporaire pour les entreprises (PACTE), nous révélait le Journal de Montréal (JdM). Lion, un constructeur d’autobus électrique, a eu droit, lui, à une aide de 8 millions $ du PACTE, selon le JdM. Groupe Sélection, dont le président est Réal Bouclin, propriétaire de dizaines de résidences pour aînés sur le bord de la faillite, a reçu 35 millions $.

Des millions pour de l’équipement inutilisé

Blacklock’s Reporter avait aussi rapporté que 98 % des ventilateurs commandés d’urgence par le gouvernement fédéral dormaient dans un entrepôt, inutilisés. Les appareils, au coût de 23 700 dollars l’unité, avaient été fabriqués par Baylis Médicale, une entreprise dirigée par Frank Baylis, ex-député libéral de l’ouest de Montréal jusqu’en septembre 2019. Le contrat avait été conclu sans appel d’offres. Coût total : 700 millions.

Une autre entreprise, Medtronic, fabrique le même type de ventilateurs, mais au coût de 13 700 dollars, soit 10 000 $ de moins que ceux de Baylis. L’intermédiaire entre cette dernière et le gouvernement était FTI Professional Grade, une société créée sept jours seulement avant l’attribution du contrat.

En avril dernier, un autre média en ligne, TNC, avait révélé qu’il en avait coûté 106 millions de dollars aux contribuables canadiens pour que leur gouvernement leur procure de l’équipement de protection qui n’a jamais été livré par les fabricants. L’Agence de santé publique (ASPC) a en effet signalé une perte de 105 millions de dollars en raison de paiements anticipés effectués aux fournisseurs dans l’octroi de contrats qui ne seront jamais honorés. L’ASPC a également dû radier 1,2 million pour de l’équipement volé.

Pendant ce temps, Ottawa, en date d’avril dernier, avait craché pas moins de 7,5 milliards pour aider d’autres pays durant la pandémie. Ajoutons que l’application COVID, qui permettait d’alerter les Canadiens s’ils avaient été en contact étroit avec une personne infectée par le virus avant même l’apparition de tout symptôme, a coûté 20 millions pour absolument rien puisque les Canadiens ne l’ont jamais adoptée.

Pandémie lucrative pour les employés du secteur public

Les contribuables passent à la caisse, mais les employés de l’État, eux, pigent dans la caisse. Pas moins de 528 347 employés des gouvernements fédéral et provinciaux ont reçu des augmentations en 2020 et 2021, selon le Toronto Sun. Quant aux députés et sénateurs, ils ont vu leur salaire augmenter de 6 900 $ durant la période qui nous intéresse, le premier ministre Justin Trudeau de 13 800 $.

Puis le 17 janvier dernier, le journal La Presse révélait qu’Ottawa n’hésitait pas à sortir le chéquier pour payer grassement des ambassadeurs « issus de la filière libérale ». Le journal évoquait le cas de Bob Rae, un ancien député libéral devenu depuis août 2020 ambassadeur du Canada auprès de l’Organisation des Nations unies, qui s’est « vu accorder un salaire situé dans l’échelle de 260 600 $ à 305 500 $ ». « En plus de son salaire », ajoutait La Presse, « M. Rae a droit à une prime de rendement annuelle qui peut atteindre 33 %, à une résidence payée par les contribuables ainsi qu’aux services d’un cuisinier ».

D’autres anciens du parti libéral, dont Ralph Goodale, Stéphane Dion et John McCallum, font aussi partie du cercle des privilégiés de l’État.


Sources

Blacklock’s Reporter, CTV, Gouvernement du Canada, IC, La Presse, La Presse Canadienne via La Presse, Le Journal de Montréal #1, #2, #3, Tek Savvy, The National Post, The Post Millennial, The Toronto Sun, True North #1, #2, #3, TVA Nouvelles, Western Standard, Westphalian Times