Le Parti communiste chinois n’a de cesse de s’ingérer dans la politique canadienne.
Dans ce qui semble être une autre opération d’ingérence, la Chine aurait financé 11 candidats fédéraux aux élections de 2019, nous apprend Global News ce lundi. Le premier ministre Justin Trudeau et plusieurs membres de son cabinet ont été informés de la chose en janvier dernier par le Service canadien du renseignement de sécurité (SCRS).
Des notes d’information du SCRS font référence à des paiements versés par des intermédiaires à des candidats canadiens affiliés au Parti communiste chinois (PCC), lequel aurait aussi placé des agents dans des bureaux de députés, le tout afin d’influencer la politique canadienne. L’opération aurait été menée à partir du consulat chinois à Toronto, d’où les fonds auraient été acheminés à 11 candidats fédéraux par l’intermédiaire d’un député provincial de l’Ontario et d’un membre du personnel d’un candidat fédéral.
Aucun nom n’a toutefois été divulgué à Global News. Le bureau du premier ministre n’a pas voulu commenter l’affaire, se contentant de répéter les formules de circonstances selon lesquelles les Canadiens seraient bien protégés par leur gouvernement.
Harcèlement au programme
En avril 2021, le député conservateur Kenny Chiu avait déposé un projet de loi à la Chambre des communes dans l’intention d’imposer l’obligation pour toute personne agissant au nom d’une entité étrangère de produire une déclaration lorsqu’elle entreprend des actions spécifiques à l’égard de titulaires de charge publique.
Le projet de loi n’a jamais été adopté, mais Chiu a par la suite été la cible du Parti communiste chinois qui aurait embauché des agents pour salir sa réputation entre autres sur les réseaux sociaux. Cette campagne de diffamation a possiblement été l’un des éléments ayant provoqué sa défaite aux élections de septembre 2021.
Le harcèlement à l’égard de personnalités de la diaspora chinoise s’étend à tous les domaines. J’en ai fait mention dans cet article et dans celui-ci. Citons seulement le cas de Turnisa Matsedik-Qira, une militante canadienne d’origine ouïghoure qui a déclaré s’être fait cracher dessus par un homme lors d’une manifestation devant le consulat chinois à Vancouver. Elle dit désormais craindre pour sa sécurité, et elle n’est pas la seule.
Le gouvernement chinois a été jusqu’à mettre sur pied plus d’une cinquantaine de « postes de police » dans des pays occidentaux afin de surveiller ses ressortissants qui critiquent publiquement ses politiques. Trois de ces postes seraient situés dans la région de Toronto.
Chine et Parti libéral : une proximité inquiétante
Les partis sur la scène fédérale n’aident pas leur cause en tentant de séduire les diasporas établies en sol canadien. Premier coupable : le Parti libéral de Justin Trudeau.
En 2016, un riche homme d’affaires sino-canadien et président de la Chambre de commerce chinoise du Canada, Benson Wong, avait organisé une collecte de fonds pour le Parti libéral (PLC) dans son manoir de Toronto. Coût d’entrée : 1 500 $, la limite permise par la loi. Nombre d’invités : 32 personnes d’origine chinoise qui étaient venues voir Justin Trudeau pour échanger avec lui.
Or, certains des invités à cette soirée étaient proches du Parti communiste chinois. Une poignée de membres de la députation du PLC entretiendrait aussi des relations avec Pékin. En outre, au moins un sénateur, Yuen Pau Woo, cache à peine son allégeance à la Chine communiste.
Sources
Global News, Options politiques
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