Recherches scientifiques bâclées, hystérie climatique, distorsion pandémique : la science ne nous dit pas toujours la vérité.
En 1998, Andrew Wakefield, un chirurgien britannique, publie les résultats de son étude sur le vaccin rougeole-oreillons-rubéoles (ROR) dans le prestigieux journal The Lancet. Des résultats qui feront le tour du monde et provoqueront une onde de choc dans le milieu de la santé.
Car Wakefield, dans son étude, établit une relation de cause à effet entre le ROR et ce qu’il appelle « l’entérocolite autistique ». En d’autres termes, l’autisme serait un état pathologique causé principalement par le fameux vaccin, le coupable tout désigné.
Chez des experts et des parents d’enfants autistes, l’étude tiendra lieu de référence pendant plusieurs années, jusqu’au jour où des enquêtes détermineront qu’elle comporte trop de défauts pour être prise au sérieux. On y décèlera même un conflit d’intérêts chez l’auteur, qui verra tous ses collaborateurs se distancer de lui les uns après les autres.
Cette ténébreuse affaire, qui aurait pu avoir des répercussions désastreuses sur la vaccination, a fait dire à plusieurs scientifiques qu’elle constituait ni plus ni moins que le scandale du siècle du monde médical.
Des pratiques à faire frémir
Ce cas n’est malheureusement pas unique. Dans les années 50, des études niaient la responsabilité de la cigarette dans le développement du cancer. On a vite su que 27 lauréats du prix Nobel avaient été inondés d’argent par les grandes firmes de tabac. Ici, la science avait laissé place aux profits et au lobbying, un phénomène qui sera répété à quelques occasions, comme dans les années 60 où ce sera au tour de l’industrie du sucre de passer à l’attaque.
Et l’un des plus gros joueurs en ce domaine fut la Sugar Research Foundation, connue aujourd’hui sous le nom de Sugar Association, qui avait fourni des fonds à trois scientifiques de Harvard pour qu’ils effectuent des recherches sur les principales causes des maladies cardiaques. Résultat : le gras saturé seul, et non le sucre, était responsable de ces maladies, selon ces chercheurs. Cette fois-là, c’est le New England Journal of Medicine qui s’était laissé bercer – ou berner – par les profits et le lobbying.
En 2009, un scientifique sur cinquante avouait avoir falsifié ses recherches en maquillant les données. Jusqu’à 33,7 % disaient avoir adopté des pratiques de recherche douteuses. Aujourd’hui encore, plus du quart des articles sur la recherche biomédicale publiés dans les journaux spécialisés contiennent des exagérations ou des interprétations trompeuses.
Or, même lorsque des chercheurs sont désavoués et leurs articles retirés des revues médicales, il s’en trouve plusieurs pour les citer en référence après les faits. Un blogue, Retraction Watch, a compilé une liste des dix cas les plus notables en cette matière. Au premier rang figure un texte de 2013 sur les maladies cardiovasculaires que le New England Journal of Medicine, encore lui, a dû rejeter en 2018, donc cinq ans après sa publication. Il a malgré tout été cité 627 fois depuis son retrait.
Inquiétant? Absolument. Des études, objectives celles-là, indiquent que des centaines de milliers de patients ont été exposés à des soins médicaux inappropriés du fait qu’ils ont participé à des études frauduleuses ou qu’ils ont été l’objet d’un traitement basé sur ces études frauduleuses.
Quant aux institutions impliquées dans ces stratagèmes, elles s’organisent le plus souvent pour sauver la face plutôt que pour protéger le monde. Même lorsqu’il s’agit d’études biomédicales dont l’incidence néfaste sur la santé publique est élevée, les universités s’abstiennent d’enquêter sur des accusations de fraude dans près de 90 % des cas.
À titre d’illustration, en 2012, Terri King, professeure associée à l’University of Texas Health Science Center à Houston, avait intenté une action en justice contre son employeur parce qu’elle se disait victime de représailles après avoir dénoncé sa superviseure, Dianna Milewicz, qu’elle accusait d’avoir simulé des recherches sur les maladies cardiovasculaires. Or, non seulement King n’a pas gagné sa cause, mais Milewicz, depuis lors, est devenue titulaire de la chaire de médecine cardiovasculaire au sein du Texas Health Science Center.
Les dérapages des climato-pessimistes
En juin 2020, Michael Shellenberger, un militant écologiste, publiait une lettre en ligne dans laquelle il disait vouloir s’excuser au nom de tous les militants fanatiques « pour la peur du climat » qu’ils ont créée au cours des 30 dernières années. « Les changements climatiques se produisent », admettait-il, mais « ce n’est tout simplement pas la fin du monde ». Shellenberger n’est pas le plus connu des environnementalistes, mais il reste que son geste était plus que symbolique.
Fait intéressant, dans sa lettre, le militant énumérait quelques exemples de mensonges proférés par les verts et réfutait leurs allégations. Entre autres que « les feux de forêt [avaient] diminué de 25 % dans le monde depuis 2003 » et que « les émissions de carbone sont en baisse dans la plupart des pays riches depuis le milieu des années 1970 ». Ou encore : « nous produisons 25 % plus de nourriture que ce dont nous avons besoin, et les excédents alimentaires continueront d’augmenter à mesure que le monde se réchauffe ».
La sortie de Shellenberger n’a donné lieu à aucun trait de crayon chez les grands médias, au surplus à quelques accusations d’avoir déformé les faits. Aucune surprise, pourrait-on dire. Pourtant, les dérapages des climato-pessimistes perdurent depuis des décennies sans qu’aucun scribe ne s’attaque aux fausses prédictions qui en découlent. Et ce sont précisément ces fausses prédictions qui ont entraîné le monde dans la spirale de l’hystérie environnementale.
Des exemples? En 2013, une personnalité verte nous mettait en garde contre la fonte des glaces : « Pour mémoire, je ne pense pas qu’une glace de mer survivra cet été. Un événement sans précédent dans l’histoire de l’humanité se déroule aujourd’hui, à ce moment même, dans l’océan Arctique ». Fort heureusement pour nous, les « glaces de mer » n’ont pas fondu cet été-là et nous font toujours grâce de leur présence.
La personnalité verte qui avait tenu ces propos était Paul Beckwith. Depuis, l’homme est l’objet de sarcasme sur les réseaux sociaux, mais il persiste et signe sur Twitter, Facebook et YouTube en nous servant des prédictions tout aussi apocalyptiques. Son manque de précision n’a pas empêché l’Université d’Ottawa, au Canada, de l’embaucher à titre de professeur à temps partiel.
On peut reculer encore un peu plus dans le temps. En 1988, le Commonwealth Expert Group (CEG) nous avertissait que dans les environs de 2020, la température mondiale aurait gagné de 3 à 7 degrés Fahrenheit. Or, grâce au Goddard Institute for Space Studies (GISS) de la NASA, on sait aujourd’hui que les températures moyennes mondiales, en date de 2017, étaient de 1,62 degré Fahrenheit (0,90 degré Celsius) plus chaudes que la moyenne de 1951 à 1980. Ce qui n’est pas sans nous préoccuper, mais nous sommes quand même loin des 3 à 7 degrés du CEG.
Ces deux dernières années, la propagande a resserré l’étau : nous ne disposerions dorénavant que de quelques années pour déclencher une véritable révolution verte, sans quoi nous nous exposons à une fin des temps certaine. Au gré des humeurs, il ne nous resterait donc que dix ans, ou encore cinq ans, quoique ces chiffres soient déjà dépassés pour certains. Quelques mois?
Les dérives scientifiques de la pandémie
En temps de pandémie, mieux vaut donner la parole à la science, clame-t-on chez les grands médias trop nombreux à accuser tout un chacun de complotisme dès que ce tout un chacun ouvre la bouche. Mais justement : la science n’a pas toujours raison.
On en veut pour preuve les tergiversations sur les mesures sanitaires qui visent à prévenir la propagation du virus. En février et en mars 2020, les Anthony Fauci de ce monde ne nous disaient-ils pas qu’il était inutile de porter un masque? Un masque devenu depuis une nécessité absolue. Puis il y a toute cette question du passeport vaccinal qui repose sur très peu de concret.
Digne de mention : cette controverse autour de l’hydroxychloroquine. Quand Donald Trump en vantait les mérites, ce médicament ne valait pas plus que l’homme de la Maison-Blanche qui en faisait la promotion. Tant The Lancet que le New England Journal of Medicine avaient conclu que le produit, loin de traiter le COVID-19, pouvait même s’avérer néfaste pour les patients qui l’utilisent. Deux revues qui, encore une fois, ont dû se rétracter quelques mois plus tard, avouant s’être basées sur de fausses données.
Sources
20 Minutes, Aero Magazine, Discover, eLife, Gizmodo, Leapsmag, NASA, Plos One, Quillette, Real Climate Science, Retraction Watch, Science Magazine, Sierra Club Canada, The Canberra Times, The Federalist, Vice, Wikipedia