Ces accusations auraient été liées au voyage que le premier ministre avait effectué chez l’Aga Khan en 2016-2017.
Le Globe and Mail rapporte ce lundi que la Gendarmerie royale du Canada (GRC) avait envisagé d’accuser Justin Trudeau de fraude en lien avec le dossier des vacances familiales passées sur l’île privée de l’Aga Khan aux Bahamas. La police nationale avait finalement décidé de ne pas passer à l’acte, soutenant ne pas être en mesure de prouver que Trudeau eût lui-même le pouvoir d’approuver les cadeaux et bénéfices qu’il avait reçus lors de son séjour.
L’article 121(1)(c) du Code criminel stipule que les fonctionnaires doivent obtenir le consentement écrit du chef de la division du gouvernement qui les emploie afin de recevoir tout cadeau de quiconque maintient des relations d’affaires avec ledit gouvernement. Mais parce que Trudeau était déjà premier ministre en exercice et chef du gouvernement à l’époque, la GRC avait donc conclu qu’une « enquête et des poursuites en vertu de cet article [pourraient] ne pas être dans l’intérêt public s’il n’est pas possible de déterminer avec certitude si M. Trudeau peut […] donner son consentement à lui-même ».
Rappelons qu’en 2016, Justin Trudeau et sa famille s’étaient rendus à Bell Cay, aux Bahamas, pour loger dans la résidence privée de l’Aga Khan, le chef spirituel des ismaéliens. Le voyage s’était déroulé jusqu’au 4 janvier 2017. On a su plus tard qu’elles avaient coûté environ 215 000 $. La commissaire à l’éthique de l’époque, Mary Dawson, avait accusé Trudeau d’avoir enfreint quatre articles de la Loi sur les conflits d’intérêts.
Les documents de la GRC sur lesquels le Globe and Mail s’est appuyé ont été obtenus grâce à une demande d’accès à l’information du Parti conservateur, qui les a transmis au journal torontois. Selon ces documents, la GRC croyait plus ou moins aux possibilités de voir le premier ministre condamné en cas d’accusations.
Au bureau de ce dernier, on a déclaré dans un communiqué qu’aucun autre commentaire ne serait émis sur cette affaire. La GRC a quant à elle affirmé que ses enquêteurs avaient effectué une « analyse approfondie et impartiale » du dossier et que ses conclusions avaient été validées de manière indépendante par deux entités distinctes, dont la Commission civile d’examen et de traitement des plaintes relatives à GRC.
L’Aga Khan entretient une relation de longue date avec le gouvernement canadien à titre de fondateur et directeur de la Fondation Aga Khan Canada. Ottawa a versé près de 330 millions de dollars à cette fondation depuis 1981.
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