Au moins trois « postes de police » chinois auraient été mis sur pied au pays, selon les médias.
La nouvelle a paru il y a quelques semaines, mais de nouveaux développements sont survenus ces derniers jours. C’est le Globe and Mail qui a relayé l’information diffusée d’abord par Safeguard Defenders, un groupe de défense des droits de la personne basé en Espagne, selon lequel plus de 50 « postes de police chinois », dont trois dans la région de Toronto, auraient été mis sur pied par le gouvernement de Pékin au pays.
Deux des trois postes canadiens auraient été installés à Markham, en Ontario, l’autre à Scarborough, dans la même province. Selon Safeguard Defenders, il s’agit plus d’un réseau d’individus que d’une police physique comme telle, mais il reste que la chose inquiète la classe politique, car on soupçonne les « policiers » chinois de harceler des dissidents de leur pays en sol canadien. La GRC dit enquêter sur l’affaire.
Du côté de l’ambassade chinoise, on ne nie pas la présence au Canada d’individus à la solde de Pékin, mais on prétend qu’ils ne font qu’assister les ressortissants chinois à l’étranger.
Le Globe and Mail a cependant mis la main sur des documents judiciaires provenant d’une cour américaine qui font état d’une campagne de harcèlement mené en partie à partir de Toronto par sept ressortissants chinois contre un résident américain d’origine chinoise. L’un des hommes accusés dans cette affaire, Quanzhong An, collaborerait à l’opération Fox Hunt, du gouvernement chinois, qui consiste à cibler des dissidents du régime.
Le Parti communiste chinois (PCC) s’acharne depuis des décennies à infiltrer de nombreux pays et des organisations internationales par des moyens clandestins. Et parmi ces moyens figurent les fameux « postes de police » à l’étranger, au nombre de 54, fixés dans des villes comme Toronto, New York et Dublin. Un avant-poste à New York aurait été ouvert en février par le Bureau de la sécurité publique à Fuzhou, dans la province du Fujian.
Une des méthodes visant à persuader les dissidents de collaborer avec le régime chinois est d’intimider et même d’emprisonner les membres de leur famille qui sont restés en Chine. J’ai couvert le sujet en long et en large dans mon article Le Canada, cible de choix des activités criminelles de la Chine.
Sources