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Pourquoi les contribuables canadiens ont-ils dû cracher près de 30 000$ pour financer la haine?

Au moins deux médias dont l’historique est truffé de propagande antisémite et de théories du complot ont reçu des fonds du gouvernement fédéral en 2020 et 2021. Le premier, le journal de langue arabe Meshwar Media, basé à Mississauga, en Ontario, a reçu 2 000$ d’Ottawa dans le cadre du programme de fonds d’urgence pandémique, et ce malgré les infractions à répétition.

Selon Honest Reporting Canada, de nombreuses plaintes ont été déposées au fil du temps contre Meshwar Media pour diffusion de propos haineux. Un problème qui persiste depuis au moins une décennie, car en 2012, le média avait publié une caricature antisémite montrant des Israéliens en train de manger des enfants palestiniens et de boire leur sang.

En 2015, Meshwar a comparé les dirigeants israéliens aux néonazis, affirmant que le mouvement « sioniste-maçonnique » était derrière l’État islamique. Il avait aussi déclaré que le meurtre était enraciné dans la foi juive et que le judaïsme était une religion terroriste.

Meswar a récidivé en août dernier alors que son rédacteur en chef, Nazih Khatatba, a suggéré dans un article que le massacre de 11 athlètes israéliens lors des Jeux olympiques de 1972 à Munich, en Allemagne, portait l’empreinte des services secrets d’Israël. C’est le même Nazih Khatatba qui a apporté son soutien à un groupe terroriste, le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP).

L’organisme juif B’Nai Brith Canada dénonce depuis longtemps les propos de Nazih Khatatba, des propos qui ont poussé le gouvernement de l’Ontario à retirer ses publicités du journal de Meshwar Media. Niki Ashton, ancienne candidate à la direction du Nouveau Parti démocratique (NPD), s’était quant à elle sentie obligée de rejeter l’appui que lui avait accordé Nazih Khatatba à sa candidature.

L’autre média problématique, Adbusters, a reçu 27 497$ de la part d’Ottawa dans le cadre du programme de fonds d’urgence. Basé à Vancouver, Adbusters, qui se décrit comme « un collectif mondial d’écrivains, d’artistes, de designers, de musiciens, de poètes, de philosophes et de punks », a lui aussi comparé les Israéliens aux nazis.

Dans son édition du 2 août dernier par exemple, le magazine, jouant également avec le complotisme, a publié un contenu qui insinuait qu’Israël contrôlait les médias internationaux et affirmait que l’État juif était responsable de « 75 ans d’occupation, d’oppression et d’apartheid » contre les Palestiniens.

Honest Reporting Canada a fait parvenir une lettre au ministre fédéral du Patrimoine Pablo Rodriguez pour lui demander de se dissocier de ces deux publications et de veiller à ce qu’Adbusters et Meshwar ne reçoivent plus de financement de son gouvernement. Rodriguez n’a pas encore répondu à l’appel.


Sources

B’Nai Brith Canada, Honest Reporting Canada

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