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Les gouvernements disent plutôt que c’est l’extrême droite, mais Europol prouve que le danger provient surtout du djihadisme.

Pour l’administration Biden, il n’y a pas de doute : la plus grande menace pour la sécurité nationale des États-Unis est l’extrême droite. Un constat qui trouve écho chez la majorité des gouvernements de l’Europe de l’Ouest. Est-ce le cas? Absolument pas. Le dernier Rapport sur la situation et les tendances du terrorisme dans l’Union européenne (UE) le confirme noir sur blanc : c’est encore le djihadisme qui constitue la plus grande menace pour la sécurité intérieure de l’UE.

En 2021, 15 attentats terroristes complétés, déjoués et ratés ont été enregistrés sur le territoire de l’union. Sur ces 15 attentats, 11 ont été classés dans la catégorie du terrorisme djihadiste. Quatre d’entre eux ont été complétés, mais aucun n’avait de connotation d’extrême droite; trois ont été commis sous le parapluie du djihadisme, l’autre sous celui de la gauche. De ces trois attentats djihadistes, deux d’entre eux ont fait deux morts en France et en Espagne.

Toujours en 2021, les autorités de l’UE ont arrêté 388 suspects pour des crimes liés au terrorisme, dont 260 faisaient partie du mouvement djihadiste. Plus des deux tiers des arrestations ont été menés dans seulement trois pays, soit l’Autriche, la France et l’Espagne.

Voici maintenant quelques chiffres pour l’extrême droite. Seulement trois attentats ont été liés en 2021 à ce courant idéologique. Des chiffres comparables à ceux de 2020 (4) et de 2019 (2). Aucun de ces attentats n’a été complété, tandis que deux ont été déjoués en Suède et en Autriche; un autre a échoué en Belgique. En tout, 64 personnes de cette mouvance ont été appréhendées en 2021, contre 260 djihadistes.

Le rapport d’Europol ne manque pas de noter une « augmentation constante » chez les incidents liés au « doxxing », que l’on associe surtout à la gauche et qui consiste à divulguer sur Internet des informations sur l’identité et la vie privée d’un individu dans le but de lui nuire. Il s’agit d’une pratique employée principalement contre des agents gouvernementaux, des bureaux diplomatiques, des bureaux de partis politiques, des politiciens (de droite surtout) et des journalistes.

On ne peut pour le moment comparer la situation en Europe avec celle qui prévaut au Canada et aux États-Unis, mais on peut imaginer qu’elle ne soit pas tellement différente. En Occident, bien qu’il faille prendre la menace de l’extrême droite (et de l’extrême gauche) au sérieux, c’est le terrorisme islamique qui représente encore et toujours la plus grande menace à la sécurité des populations, quoi qu’en disent les gouvernements.


Sources

Europol

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