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Les gouvernements dépenseront des millions pour se le procurer, mais sans rien connaître de son efficacité.

Aux États-Unis, on devrait sous peu approuver les nouveaux vaccins de Moderna et de Pfizer contre les souches du variant Omicron du COVID-19. Le hic, c’est que ce nouveau vaccin n’a toujours pas été testé sur les humains. La Food and Drug Administration (FDA) n’utilisera donc que les données obtenues à partir des essais réalisés sur les souris pour évaluer la dose de rappel.

« Les […] vaccins actuels à ARNm […], qui ont été administrés à des millions d’individus, nous montrent [qu’ils] sont sûrs », a déclaré Robert Califf de la FDA. « Comme nous le savons par expérience, des changements de souche peuvent être effectués sans affecter la sécurité » des personnes.

La modification de vaccins existants pour inclure une protection contre différentes souches virales n’est rien de nouveau; on emploie la même méthode pour les vaccins contre la grippe. Mais la nouvelle dose de rappel sera-t-elle efficace? En juin, deux experts ont rédigé une lettre demandant à la FDA de ne pas se précipiter dans le déploiement des nouveaux vaccins. « Je suis mal à l’aise [avec le fait] que nous donnions des millions ou des dizaines de millions de doses […] en nous basant sur des données sur les souris », a déclaré l’un des auteurs de la lettre, Paul Offit.

Offit, lui-même conseiller au sein de la FDA et directeur du Vaccine Education Center de l’Hôpital pour enfants de Philadelphie, estime que la comparaison entre les vaccins antigrippaux et ceux contre le COVID-19 demeure hasardeuse en raison des différences de mutations et de niveaux de protection.

Moderna a déjà effectué une première série de tests sur les humains pour son nouveau vaccin; Pfizer devrait amorcer le processus très bientôt. D’ici là, les agences gouvernementales iront de l’avant avec l’approbation de la dose, même si son efficacité n’a pas été prouvée. Combien les gouvernements dépenseront-ils pour se la procurer?

En mars, le journal Le Devoir révélait que plus de 4,3 millions de doses allaient devenir inutilisables à la fin de l’été si Québec ne trouvait pas preneur, « un gaspillage de près de 161,25 millions de dollars d’argent du gouvernement fédéral ». Répétera-t-on la même erreur?


Sources

Le Devoir, The New York Post

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