Des documents montrent que de l’anthrax aurait été manipulé dans au moins un laboratoire ukrainien financé par Washington.
Les États-Unis ont vraisemblablement financé un programme d’armes biologiques en Ukraine, si l’on se fie à l’organisation américaine Judicial Watch. Par l’entremise de la loi américaine sur l’accès à l’information, Judicial Watch a mis la main sur un document de 345 pages de la Defense Threat Reduction Agency (DTRA), une composante du département américain de la Défense, qui prouvent l’intervention financière américaine dans au moins un labo ukrainien.
Malgré les dizaines de pages qui ont été complètement ou partiellement expurgées du document de la DTRA, Judicial Watch a pu découvrir que les États-Unis avaient fourni au moins 11 millions dans le financement du programme biologique ukrainien en 2019.
Selon le document, des « activités » auraient été menées le 28 décembre 2018 à l’aide de l’anthrax, un micro-organisme producteur de toxines dont l’infection peut conduire à la mort. Une société d’ingénierie de Kansas City, Black & Veatch, aurait organisé des ateliers de formation sur place et mis en oeuvre un plan de « contrôle des actifs pathogènes ».
Une théorie du complot qui n’en était pas une
Jusqu’en mars, la présence de laboratoires de recherche biologique en Ukraine était qualifiée de théorie du complot. Mais la sous-secrétaire d’État à Washington,Victoria Nuland, avait dû finalement admettre que ces installations n’étaient pas une vue de l’esprit. Même si Nuland avait nié que ces dernières fabriquaient des armes biologiques et bactériologiques, elle avait dit s’inquiéter qu’elles passent aux mains des Russes. Pourquoi donc?
La porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Maria Zakharova, nous avait offert un début de réponse en déclarant que le programme bactériologique de l’Ukraine impliquait des agents pathogènes mortels. Faux, avaient alors clamé les ténors américains et leurs perroquets de services chez les médias qui avaient qualifié la déclaration de Zakharova de mensongère.
Les documents de Judicial Watch confirment pourtant les faits puisque l’anthrax est précisément considéré comme un agent pathogène mortel.
Le fils du président Biden lié aux labos ukrainiens
Un média en ligne, The National Pulse, avait rapporté fin mars qu’une société d’investissement cofondée par le fils du président Joe Biden, Hunter Biden, aurait figuré parmi les principaux bailleurs de fonds d’une pharmaceutique qui aurait collaboré à l’identification et à l’isolement d’agents pathogènes mortels dans des laboratoires en Ukraine.
Rosemont Seneca Technology Partners (RSTP), une société d’investissement, aurait reçu des fonds du département de la Défense pour ce projet, à l’époque de l’administration Obama. L’un des partenaires de Biden dans cette entreprise était Christopher Heinz, le gendre de l’ancien secrétaire d’État américain John Kerry. La biopharmaceutique dont il est question est Metabiota, de San Francisco.
Le National Pulse, se basant sur un rapport annuel du Centre scientifique et technologique de l’Ukraine, mentionne qu’une « réunion trilatérale » impliquant des délégations de l’Ukraine, de la Pologne et des États-Unis aurait eu lieu en octobre 2016 sur le thème de la « la sécurité, la sûreté et la surveillance biologiques ». Parmi les participants à cette réunion figuraient des représentants de Metabiota, accompagnés de responsables militaires des États-Unis et de l’Ukraine.
Tout ce beau monde aurait discuté de « la coopération dans la surveillance et la prévention des maladies infectieuses particulièrement dangereuses, y compris les maladies zoonotiques en Ukraine et dans les pays voisins ». Le même rapport annuel du Centre scientifique et technologique de l’Ukraine fait mention d’une autre réunion entre des représentants de Metabiota, des scientifiques ukrainiens et des responsables du département américain de la Défense.
Des experts de Metabiota auraient d’ailleurs eux-mêmes pris part à la recherche sur des agents pathogènes dans au moins un labo en Ukraine. Un scientifique, Artem Skrypnyk, aurait justement collaboré avec la société américaine dans la recherche sur l’anthrax. Skrypnyk est aujourd’hui responsable technique au sein de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Le réseau Reuters nous apprenait d’ailleurs il y a quelques mois que l’OMS avait conseillé à l’Ukraine de détruire les agents pathogènes à haut risque hébergés dans les laboratoires de santé publique du pays afin de prévenir « toute fuite potentielle » risquant de propager des maladies parmi la population.
Sources
Judicial Watch, Reuters, Reuters via CTV News, The National Pulse, Times Now