L’ex-consul général du Canada en Guinée, Jean Laprade, a été dénoncé par des journalistes d’enquêtes.
« Jean Laprade, un homme d’affaires québécois qui occupait le poste de consul honoraire du Canada en Guinée, a été condamné à 12 ans de prison et à près de 22 000 $ canadiens d’amende par le tribunal de première instance de Dixinn », dans la ville de Conakry, capitale de la Guinée. Voilà ce que rapportait La Presse dans son édition du 13 juin 2017.
La condamnation portait sur un événement survenu le 25 février 2015. Ce jour-là, une fillette vendeuse de bananes âgée de 12 ans à l’époque et désignée sous le pseudonyme de FC avait été invitée par Aliou Sané, ex-gardien de Jean Laprade, à se rendre au domicile guinéen de ce dernier. Selon les documents judiciaires, le diplomate et homme d’affaires aurait violé la jeune fille, ce pour quoi il a été condamné.
Or, Laprade a refait surface dans une enquête de l’International Consortium of Investigative Journalists (ICIJ) qui a publié un long reportage lundi sur ce qu’il appelle les « diplomates voyous ». Laprade a été identifié comme l’un des « 14 consuls honoraires impliqués dans une controverse ».
« Les autorités guinéennes affirment que Laprade, alors qu’il était consul honoraire en 2015, a violé une fillette de 12 ans dans sa résidence consulaire », dit-on de l’ex-diplomate dans une page Web de l’ICIJ consacrée aux « diplomates voyous ». « Estimant que Laprade était un consul général, un poste [qui accorde] plus de privilèges diplomatiques que celui de consul honoraire, les autorités ne l’ont pas arrêté, lui permettant de quitter la Guinée pour le Canada ».
Jean Laprade est effectivement revenu au Québec où il vit à l’air libre depuis lors. Le Canada n’a d’ailleurs jamais signé de traité d’extradition avec la Guinée.
L’homme apparaît dans des documents du gouvernement fédéral américain où il est décrit comme l’un des administrateurs d’Ultragold Holdings LLC, une société établie à Denver, au Colorado, et qui a participé à un projet de mine d’or en Guinée. On ne sait si l’ex-diplomate est toujours lié à cette entreprise.
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