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L’OTAN s’acharne sur la Russie pour son occupation de l’Ukraine, mais la Turquie fait la même chose à Chypre depuis 48 ans.

Le 20 juillet 1974, la Turquie, membre de l’OTAN, déployait des troupes terrestres sur l’île de Chypre, en réponse à une tentative de coup d’État dirigée par des officiers grecs contre le président chypriote. L’intervention de la Turquie visait de prime abord à protéger la minorité turque de l’endroit, mais elle cachait un autre motif : faire main basse sur l’île en pratiquant un nettoyage ethnique.

Des crimes de guerre à la pelletée

Jusqu’à l’invasion de 1974, la partie nord de Chypre était majoritairement grecque. Aujourd’hui, plus de 40 000 soldats turcs sont stationnés illégalement dans la zone occupée, là où les résidents chypriotes d’origine grecque n’ont jamais été autorisés à récupérer leurs maisons et leurs terres. La population de celle que l’on appelle la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par la Turquie, se compose aujourd’hui presque entièrement de colons illégaux venant de la Turquie. 

Lors de l’invasion, les Turcs ont tout détruit sur leur passage. Même après l’accord de cessez-le-feu conclu le 23 juillet 1974, massacres, pillage, viols ont été le lot quotidien des Chypriotes. Les troupes turques ont érigé des camps de concentration dans la zone occupée où des civils ont été exécutés sommairement. Ces crimes ont été documentés dans un rapport rédigé par la Commission européenne des droits de l’homme.

« Un homme […] a raconté en larmes comment sa femme et ses deux jeunes enfants ont été abattus sous ses yeux par des soldats turcs qui ont rassemblé des villageois avant de leur tirer dessus », racontait le New York Times le 6 août 1974. « Une femme mariée dont le mari a été tué par les Turcs et une jeune fille qui a vu son fiancé abattu ont raconté comment elles ont ensuite été violées par des soldats turcs sous la menace d’une arme ».

Le 14 août 1974, la Turquie lançait sa deuxième campagne militaire à Chypre; une campagne qui, selon les comptes rendus de l’époque, s’est avérée encore plus violente que la première.

Une occupation qui se poursuit

Aujourd’hui, les Turcs contrôlent pas moins de 38 % du territoire de l’île et 57 % de son littoral. Environ 170 000 réfugiés chypriotes ne peuvent rentrer chez eux parce que la Turquie leur refuse ce droit. En revanche, plus de 160 000 colons, pour la plupart illégaux, ont été transférés dans la zone occupée par la Turquie. De nombreuses églises et monastères chrétiens situés dans la même zone ont été détruits par les forces d’occupation.

L’armée turque, elle, n’aurait pas renoncé à ses actes d’agression à l’endroit de la population grecque, si l’on se fie aux reportages médiatiques. En fait, la Turquie, sans le dire ouvertement, voudrait bien occuper l’île d’un bout à l’autre. Le gouvernement chypriote fait d’ailleurs face à une forte immigration illégale qu’il croit orchestrée par la Turquie. Une immigration illégale qui, selon Nicosie, entraîne « un changement démographique important », un phénomène de « ghettoïsation dans les zones urbaines » et des « effets socio-économiques aigus ».

Pendant ce temps, l’Occident, avec les États-Unis en première ligne, reste silencieux sur ce dossier. La Turquie, rappelons-le, est membre de l’OTAN.


Sources

Gatestone Institute

 

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