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Le discours belliqueux du PM n’est pas un hasard; il est basé sur un « sondage psychographique » mené au printemps 2021.

Le célèbre Machiavel disait : « Divide et impera », ou « Diviser pour régner ». Une formule qui sied parfaitement aux libéraux de Justin Trudeau. Peu de Canadiens le savent, mais durant la dernière campagne électorale, les troupes de Trudeau ont développé une stratégie basée sur cette fameuse formule, qu’ils maintiennent d’ailleurs depuis lors.

Car avant de déclencher les élections à la fin de l’été, le premier ministre disposait d’un formidable outil : les résultats d’un sondage « psychographique » datant du printemps et qui révélait que les libéraux devaient exploiter les divisions chez les électeurs canadiens. Et ça tombait plutôt bien puisque lesdites divisions ont été pas mal exacerbées durant la pandémie.

C’est le Bureau du Conseil privé qui a commandé le fameux sondage « psychographique », selon Rebel News qui cite Blacklock’s Reporter, un média en ligne. Il s’agissait a priori de subdiviser l’électorat en fonction des opinions des Canadiens sur, entre autres éléments, les masques et les vaccins. L’étude, réalisée par le Kantar Group, s’appuyait sur des questionnaires adressés à 2 002 répondants à travers le pays. Le bassin électoral a ainsi été segmenté en cinq groupes, dont trois étaient considérés comme les plus favorables au gouvernement.

Les électeurs du premier groupe étaient appelés « les engagés » et représentaient 29 % des répondants. Ces « engagés », révèle le sondage, sont surtout des retraités de plus de 65 ans, anglophones et titulaires d’un diplôme universitaire. La plupart étant vaccinés, ils font énormément confiance aux scientifiques et « se mettent en colère lorsqu’ils voient que les autres n’adhèrent pas aux mesures de santé publique ». Pour eux, les restrictions gouvernementales ne sont pas suffisamment sévères.

Le deuxième groupe, « les inquiets » (« concerned »), représente 21 % des répondants. Ceux-là ont « peur d’attraper le virus » et le comportement des « rebelles » les irrite tout autant que les « engagés ». Et comme ces derniers, ils croient que les restrictions gouvernementales ne sont pas assez sévères. Les « inquiets » sont généralement des femmes de moins de 34 ans, des étudiantes et des travailleurs à temps partiel.

Un troisième groupe, « les fidèles » (« trusters »), totalisait 17 % des répondants. « Les fidèles se caractérisent par des niveaux de confiance très élevés à l’égard de toutes les institutions, dont les gouvernements, les entreprises, les scientifiques, les professionnels de la santé, l’industrie pharmaceutique et les médias », d’après le rapport du Kantar Group. Ceux-là sont généralement des hommes francophones ayant des revenus plus élevés que la moyenne.

Les deux derniers groupes sont les plus réfractaires aux messages gouvernementaux. Le premier, formé des « stoïciens », représente 22 % des personnes sondées. Ceux-là se disent peu ou pas du tout préoccupés par le respect des règles sanitaires. « Les stoïciens sont peu enthousiastes » à l’idée de se faire vacciner, dit-on dans le rapport. Pour ce faire, ils doivent être entièrement convaincus de l’efficacité des vaccins. Ce groupe est principalement composé d’hommes en âge de travailler et de minorités visibles avec conjoints et enfants.

Dans le dernier groupe, on retrouve les « sceptiques », qui représentent 11 % des répondants. Sans surprise, les « sceptiques » éprouvent « une très forte méfiance à l’égard de toutes les institutions », ce qui comprend le gouvernement fédéral. « La grande majorité pense que les restrictions gouvernementales sont allées trop loin », ont écrit les chercheurs à leur sujet. Les « sceptiques » sont généralement des résidents de race blanche des Prairies, nés au Canada et âgés de 25 à 44 ans. Ils sont par ailleurs beaucoup plus susceptibles de voter pour les conservateurs.

Pour consolider le vote libéral, Trudeau, se basant les résultats du sondage, a donc durci le ton à l’égard des « stoïciens » et des « sceptiques », s’assurant ainsi de puiser dans bassin électorat majoritaire, soit 67 % des Canadiens en âge de voter. On a pu se rendre compte de cette stratégie tout au long de la campagne tandis que le PM multipliait les attaques à l’endroit des non-vaccinés, offrant même l’image d’un homme exaspéré devant le refus des uns de se soumettre aux diktats des autres.

Une démarche qui s’est poursuivie depuis lors.


Sources

Rebel News

 

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