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Hamid Rezazadeh a une mère bien spéciale : elle est l’une des 12 vice-présidentes du régime islamiste de l’Iran.

Jusqu’à présent, personne ne connaissait Hamid Rezazadeh, qui vit dans la parfaite clandestinité en Colombie-Britannique où il a développé un logiciel de réseau privé virtuel. Pourtant, Rezazadeh n’est pas n’importe qui : sa mère, Ensieh Khazali, est l’une des 12 vice-présidentes iraniennes, responsable des femmes et des affaires familiales, donc proche des ayatollahs.

L’affaire n’aurait rien d’extraordinaire si ce n’était du fait que le régime iranien est connu pour ses violations des droits de l’homme et pour avoir causé la mort de dizaines de passagers canadiens lors du vol PS752, abattu par le Corps des gardiens de la révolution islamique peu après son décollage de Téhéran le 8 janvier 2020, tuant les 176 personnes à bord. « Pourquoi le Canada est-il devenu un refuge pour ces personnes? » a demandé Hamed Esmaeilion, un dentiste dont la femme a perdu la vie dans le vol PS752. « Pourquoi les portes [du pays] sont-elles grandes ouvertes? »

Ensieh Khazali était auparavant présidente d’une université entièrement féminine à Téhéran et est la fille de feu Abolghasem Khazali, un religieux intransigeant autrefois président du puissant Conseil des gardiens qui supervise la politique iranienne. L’ayatollah Khomeiny lui-même a prononcé un sermon lors du mariage de Khazali.

Hamid Rezazadeh ne serait que de passage au Canada et devrait sous peu retourner dans son pays. Il n’est toutefois pas le seul proche du régime à avoir mis les pieds au pays. Selon Alireza Nader, un universitaire basé à Washington qui a mené un projet de recherche sur l’ingérence iranienne au Canada, de nombreux anciens fonctionnaires et même des agents du renseignement du régime iranien se seraient installés ou sont restés un temps au Canada, sans que les autorités du pays trouve quelque chose à redire.

On peut citer le nom de Morteza Talaei, ex-chef de police à Téhéran, qui s’était vu accorder un visa de visiteur par Ottawa. Talaei, à l’époque où il dirigeait les forces policières à Téhéran, avait sévi contre les femmes qui portaient des tenues prétendument non islamiques. « Dans notre campagne, nous allons nous opposer aux femmes montrant leurs jambes nues en pantalons courts », avait-il dit à l’antenne d’Al Jazeera. « Nous allons également lutter contre les femmes portant des foulards étriqués, des manteaux courts et moulants et celles qui promènent des animaux de compagnie dans les parcs et dans les rues ».


Sources

The National Post #1, #2

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