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Les médias sont-ils composés de journalistes, ou de militants? Le récit suivant répond en partie à cette question.

L’histoire qui suit prend sa source dans la soirée du 26 août dernier en Utah. L’équipe féminine de volleyball de l’Université Duke joue contre l’équipe de l’Université Brigham Young (BYU) de Provo, en Utah. Après le match, Rachel Richardson, une joueuse noire membre de l’équipe de Duke, raconte à sa marraine, Lesa Pamplin, qu’elle a été victime d’insultes racistes de la part des partisans de BYU. 

Avocate de carrière et candidate à un poste de juge de comté au Texas, Lesa Pamplin, qui n’a pas assisté au match de volleyball, faut-il le préciser, met tout son poids dans la balance et publie le lendemain un message accusateur sur Twitter qui attire l’attention des médias. Le père de la jeune joueuse, Marvin Richardson, se met aussi de la partie. Son influence n’est pas à négliger puisqu’il est directeur adjoint au Bureau de l’alcool, du tabac, des armes à feu et des explosifs.

Tout ce beau monde accusera les entraîneurs de BYU et les officiels d’avoir « omis de prendre les mesures nécessaires pour mettre un terme au comportement inacceptable » de la foule. Rachel Richardson dira de l’incident qu’elle et ses coéquipières noires ne se sont pas senties en sécurité durant le match.

La nouvelle fait le tour du Web et des États-Unis, incitant des politiciens et d’autres personnalités publiques à dénoncer l’événement de nature « raciste ». Puis tout bascule. L’entraîneur-chef de l’équipe féminine de basketball de l’Université de Caroline du Sud qui doit jouer contre BYU annule le match d’ouverture à domicile. Une rencontre opposant les équipes féminines de volleyball de l’Université Duke et Rider qui doit se dérouler à l’aréna de BYU est déplacé dans un simple gymnase d’une école secondaire afin de fournir aux joueuses une « atmosphère des plus sûres ».

Les principaux médias, évidemment, se jettent dans la mêlée. Le 27 août, le New York Times, toujours prêt à défendre les minorités, consacre un article à cette affaire. Un article qui sera cependant l’objet d’une importante mise à jour le 15 septembre. Pourquoi donc? Parce que tout sonne faux dans le récit de Rachel Richardson. Tellement que sa marraine Lesa Pamplin supprimera son fameux tweet inculpatoire.

De vrais journalistes font leur travail

Ce qui déclenche ce  mouvement de recul est l’intervention d’un tout petit journal, le Salt Lake Tribune. Pendant que les journalistes des médias traditionnels continuent à gaspiller de l’encre sur l’affaire en y voyant une belle occasion de soumettre la foule blanche au supplice du bûcher, le Salt Lake Tribune fait du vrai journalisme. Dès le 30 août, le journal se pose la question : l’acte raciste s’est-il vraiment produit? Son constat : absolument pas.

On remarque que des visionnements vidéo montrent qu’aucun spectateur du match du 26 août n’a proféré d’insultes racistes à l’endroit de Rachel Richardson. Plus intriguant, dans les jours qui suivent l’incident, pas un seul témoin oculaire ne se manifeste, de même qu’aucune des coéquipières noires de Richardson et aucune joueuse de l’une ou l’autre des deux équipes n’appuie cette dernière dans ses propos.

Après enquête, la police et les autorités de BYU annoncent qu’elles n’ont trouvé aucune preuve qu’une seule personne a commis quelque acte raciste que ce soit dans les gradins le soir du 26 août.

Malgré tout, une recherche rapide sur Google fait apparaître encore aujourd’hui de nombreux articles qui soulignent l’incident — qui n’en est pas un — sans mention des résultats de cette enquête. Pour les médias, si une Noire dit qu’elle a été victime d’un acte raciste, c’est qu’il faut la croire sur parole.


Sources

Common Sense, Outkick

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