La décision du fédéral d’imposer le passeport vaccinal aux voyageurs en train et en avion était purement politique.
Le 13 août 2021, le gouvernement canadien annonçait que toute personne non vaccinée contre le COVID-19 serait bientôt interdite d’accès aux avions et aux trains. La mesure allait affecter environ cinq millions de Canadiens. Jennifer Little, directrice du groupe chargé de lutter contre le virus chez Transports Canada, a dit de la politique canadienne à cet égard qu’elle était l’une des « plus solides pour les voyageurs dans le monde ».
Mais ce qu’avait omis madame Little, c’est que la décision du gouvernement d’imposer le vaccin dans le transport intérieur au pays n’a jamais été appuyée par la science. C’est du moins ce qui émane de documents gouvernementaux récemment déclassifiés. Ceux-là montrent que le cabinet du premier ministre était beaucoup plus préoccupé par la politique que par la science.
Les documents dont il est question font partie d’une poursuite intentée par deux citoyens canadiens contre le fédéral; ils étaient sous scellés jusqu’à il y a quelques semaines. Karl Harrison et Shaun Rickard, les deux plaignants, ont décidé de poursuivre le gouvernement parce qu’ils n’ont pu visiter leur famille au Royaume-Uni. Rickard a d’autant plus souffert de la décision d’Ottawa que son père, qui vit précisément au Royaume-Uni, est atteint de la maladie d’Alzheimer.
Les documents gouvernementaux nous apprennent entre autres qu’aucun des membres du groupe chargé de lutter contre le COVID au sein du ministère du Transport ne possède une formation en épidémiologie, en médecine ou en santé publique. Et selon la journaliste Rupa Subramanya, « [d]ans les jours qui ont précédé la mise en œuvre [de la politique] en matière de voyage, les responsables des transports cherchaient frénétiquement une justification. Ils ont échoué ».
Puis il y a à peine une semaine, la Dre Celia Lourenço, directrice générale de la Direction des médicaments biologiques et radiopharmaceutiques (DMBR) de Santé Canada, a dû admettre qu’elle n’avait jamais été consultée ni par le bureau du premier ministre ni par le ministère du Transport dans le même dossier sur les restrictions en matière de voyage.
La décision était donc purement politique, la commande provenant directement du bureau du premier ministre Justin Trudeau. D’ailleurs, deux jours après avoir annoncé aux Canadiens l’obligation vaccinale en matière de transports, Justin Trudeau les convoquait à des élections pour septembre. Le PM voulait sûrement profiter du ressentiment des vaccinés à l’endroit des non-vaccinés, les premiers, en nombre supérieur, étant plus enclins à voter à gauche qu’à droite.
Sources